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Le Jeune Indépendant – Décès de Abdelkrim Dali : Un hommage aux senteurs andalouses

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Lors d’une soirée dédiée à la mémoire du maître de la musique andalouse, Cheikh Abdelkrim Dali, ce jeudi 16 novembre, au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria à Alger, les associations El Djenadia de Boufarik et Les Beaux arts d’Alger, ont animé un récital devant un public nombreux et recueilli.

Lors de cette commémoration du 39e anniversaire de la disparition du chantre du hawzi (1914-1978), initiée par la Fondation Cheikh Abdelkrim-Dali, les spectateurs ont pu apprécier la richesse et la diversité des répertoires proposés.

L’association El Djenadia de Boufarik et ses vingt cinq instrumentistes dont douze musiciennes, sous la direction, depuis 2009, du jeune Lamine Bouzar, a offert au public un voyage onirique, un programme comprenant la nouba raml introduite par la touchia sika et l’inqilab zidane El Boulboul.

²Enchaînant les mouvements et les variations modales composant la nouba, l’orchestre a rendu les pièces Aâla chehb el aâchiya (b’tayhi), Lache tefekker (derdj), Rani nehwak et Net’ferredj maâk (n’çraf), Alif aliftou el boukae (n’çraf-kh’lass) pour conclure avec les kh’lass Ya ness djeretni el gharayeb et Malekta aâqli ya kamar. Séduit par la beauté du patrimoine andalou et ses contenus romantiques, le public a longtemps applaudi les voix des solistes Nassim Boughzala, Manal Makhlouf, Meriem Sid-Ahmed, Sara Benmessaï, Aissa Sid-Ahmed et Tiziri Rabhi. Puis, l’orchestre de l’association Les Beaux arts d’Alger, dirigé par El Hadi Boukoura, a pris le relai avec une trentaine d’instrumentistes dont quinze musiciennes.

Il a opté pour la mise en valeur de textes des maîtres de la poésie du XVIIIe siècle, Boumedienne, Mohamed Bensahla et Mohamed Ben M’Sayeb dans un programme hawzi savamment concocté. Le prélude se fera en gamme de fa majeur, avec touchia mezmoum.

Cet ensemble algérois, soutenu par la remarquable Sara Benazouz à la contre basse, a rendu une prestation de haute facture en interprétant la pièce Ili snine aâdid, enchaînée dans le mode raml el maya, Laryam djawni el bareh et Batel tloumouni ya ness, avant de conclure dans la délectation avec une série de Kh’lasset au plaisir d’un public de connaisseurs.

La richesse musicale et l’éloquence poétique des pièces, interprétées avec subtilité par les voix pures et cristallines de Houssem Zitouni, Meriem Ouzani, Sihem Boumaaza, Haroun Chettab, Rosa Fatma Zahra Belaïdi et la brillante Kaïssa Ould Younès, ont permis l’immersion dans l’univers de cette musique savante.

L’une des instrumentistes de l’association sera longtemps applaudie par un public debout. Yasmine Sefsaf, une non-voyante rayonnante dans sa tenue traditionnelle et virtuose du luth a réussi à concilier entre son amour de la musique andalouse et son statut de diplômée de hautes études en littérature.

Au terme de plus de deux heures de temps de cette soirée, des diplômes honorifiques seront remis aux deux associations et à des personnalités artistiques influentes de la musique andalouse.

La présidente de la Fondation organisatrice de cet hommage, Wahiba Dali se dira « ravie de cette soirée commémorative qui montre surtout que l’œuvre et l’Ecole de Cheikh Abdelkrim Dali continueront de traverser le temps », rapporte l’Agence presse service d’Algérie.

Natif de Tlemcen, Cheikh Abdelkrim Dali est considéré comme une des plus grandes voix algériennes de la musique andalouse. Musicien virtuose et polyvalent, il réalise ses premiers enregistrements dans les années 1930 avant d’intégrer l’orchestre de la Radio d’Alger, dirigé alors par le maître Mohamed Fekhardji (1896-1956). Dans les années 1950, il rejoint le Conservatoire d’Alger où il se consacrera à la formation des jeunes.